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LA PEUR DE L'ÉCHEC



L'artiste Kery James le dit dans son œuvre « Banlieusards » : « On n'est pas condamné à

l'échec ». Cet hymne du banlieusard est tout à fait adapté à la diaspora africaine. Nous ne sommes pas condamnés à l'échec. Ce qui ne veut pas dire que nous n'avons pas le droit à l'échec !


Il continue avec ces mots : « Ô combien j'admire nos pères, manutentionnaires, mais fiers. Si on gâche tout, où est le respect ? Si on échoue, où est le progrès ? Chaque fils d'immigrés est en mission, chaque fils de pauvre doit avoir de l'ambition ».


Cette pression que nous pouvons vivre, la pression de ne pas gâcher les sacrifices de nos parents, de les rendre fiers, de réussir... Et surtout de ne pas échouer !


La contradiction, c'est que sans échec, la réussite n'est qu'une utopie. L'échec est un passage obligatoire pour atteindre la réussite : elle nous forme, nous apprend, nous permet de comprendre, d'ajuster et de faire mieux.


À l'image du salon Business Africa en 2021, qui a échoué sur plusieurs plans et qui a fait face par la suite à un déferlement de commentaires exprimant une colère extrême, en tant qu'Africains, nous nous devons de réussir du premier coup et d'être parfaits. Quelle pression !


Comme le dit Vanessa Phibel, la véritable réussite du Salon Business Africa est de remettre les couverts en 2022, d'avoir appris de leurs échecs, et de se relancer dans l'expérience en prenant en compte les erreurs de l'édition précédente. Aucun business ne se déroule parfaitement bien dès la première fois. C'est une leçon d'entrepreneuriat que de les voir relancer l'édition après un échec.


En réalité, le véritable échec, c'est celui de ne pas essayer. Ou d'arrêter dès le premier échec. Ne crains pas d'échouer et prends des risques : « le risque, c'est le meilleur des souvenirs » nous disait Chris Legrand, le mois dernier !

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