Une rage visible sur son visage, des traits de caractère non efféminés, une envie particulière de faire mieux, voilà ce qui frappe à l'œil chez cette jeune pousse du rap béninois. Avec un talent qui se confirme de plus en plus, Fat B est le futur du rap féminin au Bénin. Entre flow violent, vérités cachées et douceur, elle arrive à transmettre ses émotions sans langue de bois.
Découvrez Fat B, la rappeuse béninoise qui rêve d'une belle carrière.
Parle-nous de toi. Qui est Fat B ?
À l'état civil, je suis Fatima BAKARY. Artiste, rappeuse, chanteuse. Je suis béninoise et enfant unique à ma mère.
À quel moment as-tu décidé de te lancer dans la musique ?
La musique est pour moi un moyen de m'exprimer. De passion à profession, tout est passé si vite. Parce qu'à un moment, je me suis faite entourer de personnes qui avaient les mêmes visions et ambitions que moi.
Comment tes amis, parents et proches ont-ils apprécié ta décision de faire du rap hardcore ?
Avec mes amis, li n'y avait pas de soucis, bien au contraire. C'était plutôt difficile à mes parents d'accepter ce monde dans lequel je m'apprêtais à me mettre. Au départ, c'était une opposition totale. Après, ce sont des conseils et maintenant ce ne sont que des prières et des bénédictions qui viennent de mes parents.
Et aujourd'hui, comment te sens-tu dans ce milieu essentiellement dominé par les hommes ?
Bah, en toute honnêteté, je ne fais pas de différence de sexe. Pour moi, nous sommes tous des artistes, chacun a forcément sa place, une spécificité. Et les objectifs, même s'ils sont presque les mêmes, sont divers.
Dans certaines circonstances, nous sommes des adversaires, mais dans d'autres, nous sommes des coéquipiers.
Comment se passe la production de ta musique ? Es-tu sous un label ? Ou plutôt en autoproduction ?
La production musicale n'est pas un truc aisé. Je suis avec le label Dope Music depuis 2020. Et avec eux, nous essayons de franchir les étapes. Tout va de mieux en mieux. C'est un label qui a cru en moi, et que je pense ne pas décevoir.
Quels sont les rappeurs qui t'inspirent le plus ?
Au Bénin, il y en a assez, mais je mettrai plus l'accent sur Amir El Présidente et Nasty.
À l'international, li y a le rappeur français d'origine sénégalaise Lefa du groupe Sexion d'Assaut.
Avec quels rappeurs confirmés nourris-tu le rêve d'une collaboration ?
En termes de collaboration, je mets plus l'accent sur le feeling et la musique que fait un artiste que sur sa célébrité, mais je me vois bien avec Lefa, Amir El Présidente, Didi B, Didier Awadi, etc.
À part la musique, quels sont tes centres d'intérêt ?
En dehors de la musique, je suis fan de tout ce qui a rapport avec l'audiovisuel, surtout la photographie. J'aime beaucoup lire aussi et j'aime bien suivre les matchs de basket.
Fat B, as-tu une vie professionnelle ?
Ma vie professionnelle reste et demeure la musique. J'ai également un diplôme en photographie, donc j'ai plusieurs cordes à mon arc.
On imagine que tu rencontres des difficultés dans ta carrière. Lesquelles ?
Oui, pas mal de difficultés. Déjà, pour faire court, le manque de partenariat et de sponsoring pour le concert du lancement d'album, le manque de mécénat et la faible contribution des compatriotes à l'évolution de ma carrière et de la musique en général.
Quelles sont tes ambitions à court et longs termes ?
Les ambitions à court terme sont en train d'être bouclées. Pour les ambitions à long terme, c'est fouler les scènes internationales.
Pour conclure, Fat B, quel appel as-tu à lancer à tous ceux qui liront cette interview ?
Je remercie déjà le magazine Isaïyah Mag pour l'opportunité offerte et ce, gracieusement. Merci aussi à ceux qui prennent toujours le temps de nous lire. Mon appel sera à l'endroit du public béninois qui est exigeant, mais pas trop solidaire. Nous avons besoin de votre énergie positive pour évoluer. Merci de nous soutenir tant bien que mal. Soyez rassurés, nous n'allons pas abandonner et nous promettons de faire honneur au drapeau national.
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