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DE L'ART DU JUGEMENT GRATUIT



N'avez-vous jamais eu le droit à la remarque bienveillante « tu devrais faire du sport », « tu ne devrais pas manger ça, j'ai l'impression que tu prends du poids » ou encore « tu devrais manger plus, t'as l'air bien maigre » ? Que dire du « tu serais plus mignonne avec quelques kilos en plus/moins » ?


Et ça, bien entendu, sans jamais avoir demandé à votre interlocuteur ce qu'il pensait de votre physique.


Bien souvent, on se met à justifier notre prise/perte de poids, à promettre qu'on se remettra au sport/qu'on mangera plus, à expliquer qu'on a un métabolisme trop.

lent/rapide.


Alors qu'en réalité, on a juste envie de répondre « mais de quoi je me mêle ? ».


Je travaille depuis longtemps avec des personnes ayant du mal avec leur image, qui ne s'acceptent pas, n'acceptent pas leur corps, et cela se répercute sur leur quotidien.


L'ironie, c'est que même en travaillant au quotidien sur l'acceptation de l'image de soi-même, je suis tombée dans le piège du regard de l'autre.


Tout le monde m'a toujours connu sportive, ventre plat, à aller trois fois par semaine à la salle de sport, rentrant dans mon petit 38 tranquillement.


Puis, pour des raisons qui me regardent, j'ai arrêté le sport, j'ai pris 10 kilos, et ej suis passée du 38 au 40/42.


Et là, le drame... « Comment tu as grossi ! », « c'est moche tu devrais maigrir ...», après trois bouchées «tu ne devrais pas manger autant », «ça se voit à ton visage que tu as pris du poids », « t'étais mieux avant » ou encore se permettre de dire à des amis « j'aurai bien dragué ta pote ça a l'air d'une fille bien, mais elle devrait faire du sport ».


Comme si mon poids annulait mes qualités morales et humaines.

J'ai commencé à ne pas m'aimer, à chercher tous les détails qui du coup font de moi cette personne grosse qu'on décrit :

• un ventre pas plat,

• une cellulite naissante,

• des bras plus gras,

• des joues plus proéminentes.

J'allais jusqu'à voir ma prise de poids sur al taille de mes pieds.


Durant 4 mois, je ne me supportais plus.


Puis un jour, je me suis mise devant mon miroir. En sous-vêtement. Et j'ai fait le point de ce que je trouvais « moche ».


Puis un jour, je me suis mise devant mon miroir. En sous-vêtement. Et j'ai fait le point de ce que je trouvais « moche ».

Puis je me suis demandée « et pourquoi est-ce moche ?

J'ai réfléchi un long moment. Et la conclusion fut celle-ci : « c'est moche parce qu'on m'a persuadé

que c'était moche. Parce que les codes disent que c'est moche d'avoir du ventre. Parce que l'opinion des autres a pris le dessus sur ma propre opinion. »


Et j'ai commencé à me regarder avec MES yeux et non ceux des autres.

Et avec mes yeux à moi, je me suis plu.


Le mécanisme est le même pour tous : on se persuade que la beauté est ce qu'on nous en décrit. Et que si on n'entre pas dans ces codes, alors nous sommes moches.


Nombreuses sont celles et ceux qui s'apprécient avec leur poids en trop/moins. Mais l'homme ne prend pas le temps de connaître l'autre et de le respecter.

Avant de le connaître, il cherche à lui imposer sa vision, ce que lui estime beau. Et il trouvera TOUJOURS des Arguments pour montrer qu'il a raison.


Aimons-nous. Ce n'est pas le physique qui fera votre beauté, mais ce que vous dégagez. Et vous dégagerez le meilleur de vous-même en vous aimant.


Entre temps, j'ai perdu les kilos que j'avais pris, et j'ai repris le sport.


Mais pas parce qu'on me dit que je suis mieux avec 10kg en moins, mais parce que le sport me permet d'être plus performante, plus vive, plus énergique. Et que j'en avais marre d'être essoufflé parce que j'avais monté trois étages. Je l'ai fait pour moi. Pas

pour les autres.


Lorsque vous donnez votre avis sur le physique d'une personne, commencez par vous intéresser à son histoire, à savoir si elle s'apprécie comme elle est, et peut-être, vous découvrirez la raison de sa prise de poids.

Il est essentiel à une personne de s'aimer elle-même. Pas de plaire à vos yeux qui ne savent apprécier que ce que les codes leurs ont imposés.


Ne donnez votre avis que lorsqu'on vous le demande.


Je partage par la même occasion une lettre que mon corps aurait pu m'écrire, qui ej l'espère raisonnera en vous :

Ingrate.

Ingrate tu l'as été.

Moi qui suis là depuis bien plus longtemps que ta mémoire ne s'en souvient.

Qui me suit vu secoué dans tous les sens, qui ai gardé les séquelles de chacune de tes expériences de vie, j'ai patiemment atendu que tu mé'coutes, que tu me comprennes, que tu me prennes en considération.

Moi qui ai patiemment attendu que tu finisses tes expériences de vie, que tu comprennes tes leçons, j'ai tout de même compris que tu avais besoin de ça, je l'ai accepté et ai attendu, pendant que toi, ut me torturais.


J'ai longtemps tenté de te parler, de communiquer avec toi pour te demander de cesser de me faire du mal, mais tu étais sourde à tous mes cris. Tu as développé une capacité incroyable à m'ignorer. Quotidiennement.


Puis un jour tu as commencé à me regarder. Pas le regard que j'attendais, ça non. Tu as commencé à me regarder au travers du regard malveillant de l'autre. Celui qui n'a aucune idée de ce par quoi nous sommes passés. Tu as écouté toutes les critiques qu'ils ont fait à mon égard.


Moi, tu m'as réduite au silence. Et eux, tu as bu leur parole.

À tel point que tu as redoublé d'effort dans ta capacité à me torturer. Tu faisais tout pour me changer. Me changer pour que je ressemble à ce qu'ils voulaient.


Toujours sans m'écouter. Sans écouter mes limites, sans écouter mes besoins, sans vouloir comprendre que ce que je t'offrais n'était que le reflet de ce que tu faisais de moi. Que tes actions, tes pensées, tes propos influaient sur ce que je devenais pour toi. Je compensais. Je compensais et tu ne le comprenais pas. J'avais besoin de patience et de ton écoute.


Puis, tu as commencé à me détester. Et par extension à me cacher.

Tu avais honte de moi, tu passais ton temps à justifier ma présence, à t'excuser que je sois là, à faire en sorte qu'on ne me voit pas.


Pourtant, je ne faisais qu'exprimer la profondeur de mon mal-être. Et il se voyait. Je voulais juste que tu prennes soin de moi. Que tu m'écoutes. Parce que les clés, je les avais. Tu n'étais juste pas prête à les prendre et à les utiliser.


Puis vint ce jour où épuisé, je n'en pouvais plus. J'ai failli lâcher. Je ne pouvais plus communiquer. Je ne pouvais plus survivre. C'en était trop. J'ai voulu en finir.

Le paradoxe, c'est que c'est à ce moment-là que tu as commencé à vouloir m'écouter.


À ce moment là où tu m'as vraiment regardé.

À ce moment là où tu m'as pardonné.

Jusqu'à ce que tu comprennes qu'en réalité, le pardon c'est toi qui en avait besoin. Que tu te pardonne toi-même.


Tu as commencé à vouloir parler avec moi, pour que je t'explique comment je fonctionne et enfin m'apporter ce dont j'avais besoin. Mais j'étais épuisé de parler dans le vide, je n'avais plus confiance en toi, alors je suis resté muet.


Tu n'as pas baissé mes bras. Tu as tenté plein de choses, tu m'as parlé quotidiennement, même si je restais silencieux. Tu m'as complimenté, valorisé, et sans même que je ne parle, tu as commencé à me comprendre. À comprendre ce que j'avais

traversé. À comprendre que tout ce dont j'avais besoin, c'était d'amour et de communication.


Petit à petit, j'ai répondu à ta patience, et ma langue a commencé à se délier. Au départ

timidement, puis de plus en plus fort, encouragé par tes mots et par le fait qu'enfin, tu réagisses à mes alertes. Tu as fini de penser que je n'étais qu'une drama queen qui sur-réagissais pour des broutilles.


Tu as compris l'importance des petites actions. Des petites attentions.


Nous n'avons fait plus qu'un.

Enfin tu t'es regardée et tu as cessée de nous dissocier. Il n'y avait plus Warda d'un côté, et le corps de Warda de l'autre.


Nous ne faisions plus qu'un.

Tu t'es mis à nous aimer inconditionnellement, à comprendre que chaque changement était là pour une raison, à accepter chaque version de nous, à répondre à nos besoins, et à ne plus nous définir au travers du regard de l'autre.


Tu as cessé de nous cacher, de nous camoufler, de craindre qu'on ne voie nos particularités que tu appelais défaut. Tu as même donné un petit surnom mignon et affectueux, comme cette petite bouée réconfortante en bas du ventre.


J'ai passée des années à attendre ce moment. Il est enfin là.


Ne nous laisse plus jamais tomber.


Ton corps, qui sera là pour toi jusqu'à la fin.


À toi qui n'aime pas te regarder dans un miroir, qui justifie chaque particularité de ton corps, qui te compare sans cesse : ton corps est l'enveloppe la plus puissante que tu aies. Celle qui te permet d'être là aujourd'hui, celle qui s'adapte à chaque étape de ta vie, celle qui se tend, revient, combat, te permet de respirer et de vivre chacune de tes expériences au quotidien.


Aucun corps n'est mieux qu'un autre. Aucun corps n'a plus de valeur qu'un autre.

Remercie-le chaque jour, aime-le, rappelle-lui au quotidien à quel point il est important pour toi.


Tu es merveilleux/se. Quelque soit les kilos, l'apparence, la taille de ton nez, de tes oreilles, de tes lèvres et de tout ce que tu refuses de toi, aime-le inconditionnellement.


Et surtout, surtout, éloigne toi de tous ceux qui cherchent à te le faire détester. You are beautiful !


Coach WA.


Si vous avez besoin d'une oreille attentive, laissez-moi un message sur Instagram : @theycallme_wa

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